Je vais mieux!
Merci pour tous vos commentaires sur mon précédent article, ils m'ont beaucoup touchée et je les ai lus avidemment. Je suis très émue, vous êtes des anges d'attention, de tendresse...
Je voulais commencer par vous rassurer : "j'ai désiré, être boulimique vomisseuse", mais je ne passerai jamais à l'acte. Je n'y arrive pas, c'est aussi simple que cela. Peut-être aussi que je ne veux pas vraiment y arriver, un "sursaut d'estime de soi'" comme dit Lara...Je ne sais pas trop, mais en bref, pas d'inquiétude à ce sujet.
Désolée Elise si ça a fait écho en toi, ce n'était pas le but... Je voulais juste dire que malgré mon alimentation équilibrée, malgré la peur de grossir, j'avais quand-même le besoin de manger, besoin viscéral, envie insurmontable... Alors laisser venir la crise, je veux bien, mais je ne veux pas peser à nouveau 58 kilos comme l'hiver dernier, cela me rendait trop malheureuse. Je ne veux pas revivre ce mal-être.
Je ne veux plus maigrir, mais je ne veux pas grossir non plus.
Et je suis désemparée devant l'affluence de mes crises BNV, je ne comprends pas leur cause, je ne sais pas comment les arrêter, j'ai peur de rechuter.
Ceci dit, je vais mieux. Pas de crise depuis 2 jours, et c'est une formidable bouffée d'air.
Le week-end s'annonçant solitaire, donc très mal, j'ai pris mon courage à 2 mains samedi soir pour aller écouter un ami en concert à 150 km de chez moi!
Il pleuvait des cordes, j'avais mauvaise mine, les cheveux sales, je me sentais énorme, j'avais vraiment une forte envie de me défiler.
Et, peinant à trouver le lieu du concert, j'ai bien failli rebrousser chemin et refaire aussi sec les 150 km que je venais de parcourir.
Mais j'y suis allée, à ce concert. Pas une soirée inoubliable, mais pas une soirée de déprime non plus. J'ai discuté avec une amie, j'ai un peu dansé au bal qui suivait, et j'ai fait plaisir à mon ami.
J'ai vécu.
Et surtout, l'après concert m'a donné une belle "leçon".
En sortant, j'ai appellé A., qui passait la soirée seul chez ses parents et n'avait pas trop le moral, lui disant que c'était quand même ironique que je me retrouve à moins de 100 km de chez lui. Et là il m'a immédiatement demandé de venir le rejoindre. Il avait envie de me serrer dans ses bras.
Et moi je lui ai sorti plein d'excuses minables, "ça fait beaucoup de route, il faut que je travaille demain, il est déjà 1h du matin, je ne veux pas déranger tes parents", alors qu'au fond, je ne voulais pas y aller car je me sentais moche comme un poux et que je ne voulais pas qu'il me voit "dans cet état".
Et puis subitemment j'ai pris conscience de tout le bonheur que je me refusais avec de telles considérations.
Avec des considérations aussi stupides.
J'ai pris conscience de la futilité de ces complexes qui me rendaient malheureuse.
J'ai pris conscience que j'avais très envie de voir A., et que ce n'était pas quelques kilos en trop ou cheveux indisciplinés qui allaient m'en empêcher.
A 2h15 du matin j'étais dans ses bras, sentant son étreinte, son odeur, sa peau... La nuit serrée contre lui... Et dire que j'avais failli manquer tout ça à cause de cette c****** de boulimie... Je lui ai tordu le coup l'espace d'une journée et ça fait du bien.
Je me suis réfugiée dans les bras d'A. car c'est le seul endroit où je me sente bien actuellement, j'ai "triché", en quelque sorte, mais j'ai bon espoir que petit à petit, je commence à me sentir vivre ailleurs.
Car si j'y arrive avec A., c'est que j'ai ça en moi. Et je suis bien décidée à le faire sortir au grand jour.