F., Mon Amour (2)

Publié le par Tbilissi

Janvier 2004, donc.

Je ne vis que pour F.

Il me présente sa fille, c'est un coup de foudre réciproque. Elle a désormais 5 ans. Elle est vive, drôle, tellement attachante... Nous devenons vite inséparables. Il me présente aussi son père, ses amis. Tous m'adorent. Je m'entends également très bien avec son ex-femme. Je sens très rapidement que F. et moi, ce sera du solide. J'ai l'impression qu'enfin ma vie a un sens.

Nous partons au ski ensemble, mes plus belles vacances.

Il me propose de m'installer chez lui... Un moment comme on en vit peu... J'étais tellement heureuse... Mes parents viennent à Bourges (à côté de Vierzon, où il habite) pour le rencontrer et voir l'appartement où nous allons vivre.

Nous faison le test VIH, négatif. Il me dit alors "et si nous faisions désormais l'amour que tous les 2, pour toute notre vie? Pourquoi aller voir ailleurs"?

Il me demande à plusieurs reprises si je ne veux pas l'épouser. Pas sérieusement, mais je sais qu'il le ressentait profondément au moment où il le disait. Un amour tellement intense...

Bref, je suis heureuse...

Enfin, la plupart du temps.

Car F. est instable. J'ai vécu avec lui les plus beaux moments de ma vie, et de loin... Mais aussi les plus durs.

F. est alcoolique.

Je le savais avant même de m'engager avec lui, tous les professeurs de l'école le savent d'ailleurs.

Mais je l'aimais tellement que rien n'aurait pu m'empêcher de débuter cette histoire. Et je ne peux pas regretter de l'avoir fait, c'est ce qui m'est arrivé de mieux.

Secrètement j'espérais l'aider. Je pensais que l'amour pouvait venir à bout de tout... Un peu prétentieux de ma part!

Mais surtout je pensais pouvoir vivre avec son alcoolisme.

Certes, il buvait à chaque repas. Certes, il prenait une grosse cuite par semaine, en moyenne. Certes, il voulait me quitter une fois par mois, en moyenne.

Mais le reste du temps j'étais si bien que je me disais que si ces moments difficiles étaient le prix à payer pour vivre avec F., je l'acceptais.

Pourtant, j'en ai vécu, des moments noirs...

Ce jour où je devais le retrouver après 4 jours de séparation (énorme, pour nous!) et qu'il était en fait chez un pote, tellement ivre qu'il tenait à peine debout.

Ce jour où je préparais un bon repas pendant qu'il devait aller acheter une baguette de pain, et que je l'ai retrouvé 2 heures plus tard au bistrot du coin devant un verre de bière, et il n'en était pas à son premier...

Ce jour où il m'a dit qu'il n'avait pas le courage de se suicider, donc qu'il se détruisait à petit feu. Et qu'il disparaitrait un jour sans laisser d'adresse, même pas à sa fille.

J'ai souvent pleuré toutes les larmes de mon corps.

Mais je suis sûre que j'en oublie, car je ne retiens que les bons moments de cette histoire.

Mais le sacré mauvais moment, ça a été juin 2004. Ce jour-là L., sa fille, me fait un immense câlin. Elle qui a plutôt tendance à "bâcler" les adieux d'habitude, elle ne peut se résoudre à me laisser partir.

Et 3 jours après F. me quitte. Je n'ai jamais revu sa fille.

Honnêtement, j'ai vraiment voulu mourrir. Le récupérer, ou mourrir. Il n'y avait pas d'autre issue.

Mais il tient bon. Il ne veut pas me laisser gâcher ma vie. J'ai à l'époque 26 ans, je suis jeune et pleine d'idéaux, de projets.

Il ne veut pas me laisser faire ma vie avec un mec alcoolique qui ne me donnera jamais d'enfants (il n'en veut plus, "je me suis planté une fois, je ne me planterai pas 2", se plait-il à répéter).

Il renoue avec son ex, la petite jeune de Clermont-Ferrand, qui ne l'avait jamais véritablement oublié. Il se sert d'elle pour me tenir à l'écart.

Mais je tiens bon aussi. Je le sollicite sans arrêt, et lui craque. Je suis persuadée qu'il m'aime encore, il ne le nie pas. Je suis prête à tout accepter pour être une fois de plus dans ses bras.

Nous nous voyons en pointillé jusqu'en novembre 2004. Là je n'en peux plus... J'ai connu une telle intimité avec lui que je ne veux plus me contenter de ça. Je ne veux plus être la femme cachée, ça fait trop mal.

J'accepte donc de vivre sans F., de renoncer à lui même si je meurs chaque jour un peu plus en le croisant au boulot.

 

Désolée, c'est un peu mélodramatique! Mais c'est vraiment comme ça que je l'ai vécu... Et ça n'est pas fini!

Publié dans Mon histoire

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L
C'est une histoire très belle mais très triste aussi. Je t'envoie tout mon courage et je trouve que tu es très forte et très très belle de coeur!!Gros bisousLucie
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T
Merci :-)<br /> Affaire à suivre...
E
PLEIN DE PENSEES POSITIVES.....................
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E
PLEIN DE PENSEES POSITIVES.....................
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T
Merci Elise, ça me touche beaucoup! Et je crois que j'en reçois une bonne partie!
M
Il faudrait pour que votre histoire soit possible et sans qu'elle te,vous détruise que F. aie envie de vivre et de se soigner ,indépendement de toi et de son amour pour toi:qu'il le fasse pour lui!Comme toi tu le fais déja..pour toi!<br /> L'amour n'est pas plus fort que tout il est ce que nous sommes c'est à dire très fragile!<br /> Je vous souhaite de vous retrouver et d'unir vos désirs mutuels d'être plus heureux mais tu ne construiras pas cette histoire tte seule.<br /> Le temps t'aideras à y voir plus clair !Moi je sais trop ce que c'est que de s'accrocher eperduement à qqn:ca peut être pour des bonnes ou mvses raisons et ca on le sait un jour ou l'autre ..<br /> Courage!<br /> MIMI
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T
Analyse très juste... Pour l'instant j'ai renoncé à cette histoire, mais vu qu'on continue à se voir tous les jours, qui sait...?