Instinct de survie
Il m'est plusieurs fois arrivé de faire une crise sans comprendre pourquoi, sans l'avoir senti venir.
Aujourd'hui il m'est arrivé l'inverse...
Début de journée morose : peu et mal dormi, mal à la gorge, sale tête, temps froid et pluvieux... J'avais prévu de jeûner toute la journée pour compenser mes crises du week-end, mais à la pause de ma répétition, je me suis logiquement ruée à la boulangerie.
Viennoise, pain au chocolat, croissant, beignet aux framboises, tarte au sucre... Tout me faisait envie, dans la file d'attente je réfléchissais à la manière de tout acheter sans avoir trop honte. Arrive mon tour, et n'ayant pas fixé mon choix je m'entends commander "un sandwich mixte", soit un sandwich jambon-gruyère... Comme si la voix qui était sortie de moi n'étais pas la mienne, pas guidée par mon cerveau... 
Très étrange. J'ai dégusté ce sandwich lentement, "avec mes 5 sens" selon les conseils d'Angie, et me suis arrêtée ensuite au Franprix pour acheter des fruits pour l'après-midi.
Crise évitée, presque "sans faire exprès". Comme si mon inconscient avait crié "stop!". Je me suis sentie comme Natalie Portman dans "Léon", quand la porte de Jean Reno s'ouvre, la délivrant d'une mort certaine en la baignant de lumière... Elle pleure, pleure, et d'un seul coup elle sourit, se disant "sauvée...!"...
Je me suis sentie dans cet état d'esprit. En pleine détresse, mais pas morte. Il y a une part de moi qui ne veut pas se résigner et qui se bat même quand j'ai officiellement lâché prise.
Pas de crise aujourd'hui, donc.
Je me sens si fragile que je ne me sens plus capable de ne plus faire de crise du tout, comme il y a un mois, je vais donc me fixer un nouvel objectif : plus de jours sans crise que de jours avec crise...
La semaine dernière j'ai eu 4 jours sans crise, 3 avec... Je le vis mal, je me sens lamentable, mais au moins il y a un progrès, une porte vers la guérison qui reste entre-ouverte à défaut de s'ouvrir tout d'un coup, et je suis fermement décidée à ne pas la laisser se refermer.
